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Le "double projet": effet d'annonce ou réalité?

Le « double-projet ». Voilà un néologisme sportif employé dans de nombreuses institutions sportives qui laisse entrevoir de belles choses mais aussi beaucoup de doutes. En effet, il existe aujourd’hui une obligation pour les sportifs, en centre de formation notamment, d’avoir, en plus de leur activité sportive, une vie scolaire ou étudiante. L’objectif est bien évidemment de préparer leur reconversion, que celle-ci intervienne à la suite d’une carrière professionnelle, conjointement à la pratique d’un sport ou dès leur sortie du centre de formation en raison d’un arrêt prématuré (volontaire ou non).

Préparer la reconversion des sportifs demande d’allier beaucoup de contraintes

Cette initiative, excellente sur le papier, n’est malheureusement parfois réduite qu’à un simple discours. Je ne blâme aucunement les clubs, les Ligues ou les Fédérations à qui on demande des résultats sportifs de plus en plus élevés sans forcément leur attribuer plus de moyens. En effet, il est difficile de mettre en œuvre un dispositif de formation extra-sportif parfaitement calibré à l’emploi du temps des jeunes sportifs, d’autant plus quand cela n’est pas son objectif principal. Il faut prendre en compte une multitude d’éléments qui ne font pas forcément bon ménage : les entraînements, les compétitions, les temps de repos, la localisation, les formations disponibles, le transport, l’engagement parental, les choix d’orientation, les coûts et que sais-je d'autre encore. Un casse-tête qui peut sembler parfois totalement insoluble.

Rugbyman et médecin ? Pourquoi pas ?

Heureusement, il existe des exemples concrets de réussite qui offre l’espoir que le « double-projet » ne suive pas le chemin des oubliettes. Cela demande souvent beaucoup d’efforts pour les sportifs qui ont menés de front deux activités. On ne peut pas mesurer les sacrifices qu’a dû consentir un joueur tel que Romain Loursac (arrière du LOU Rugby en TOP 14) pour devenir dans le même temps joueur de rugby professionnel et interne de médecine. On n’imagine pas non plus la gymnastique d’un joueur tel qu’Hervé Touré lorsqu’il jouait à l’ASVEL, en Euroligue, tout en poursuivant ses études en DUT Techniques de Commercialisation (36h de cours par semaine). Que dire encore de Lucie Décosse, triple championne du monde et championne olympique de judo notamment, qui a poursuivi sa formation de journaliste au CFJ (centre de formation des journalistes de référence au niveau national) en parallèle à sa carrière sportive.

Ces sportifs sont des exemples à suivre pour les générations suivantes et doivent interpeller afin qu’ils ne restent pas des exceptions. Oui, il est possible de devenir un sportif reconnu et de niveau international tout en se constituant des bagages pour sa reconversion !